Selon Samir Amghar, l’Imam Ahmed rend mécréant le buveur d’alcool et « l’innovateur »

Une des spécificités propres à la campagne déclenchée par les islamologues de France réside dans leurs efforts engagés pour lier les savants orthodoxes de l’Islam à l’idéologie kharijite. Ce marketing promotionnel du business de l’«_islamologie » s’inscrit dans une suite logique de l’adoption d’une terminologie discriminatoire [1] où plus aucune distinction n’est faite entre les musulmans orthodoxes et ceux qui perpètrent des attentats terroristes. Tous sont classés dans la catégorie « salafiste » [2].

Un des maîtres de l’apostolat islamologiste qui abuse de cette dérive sémantique est Samir Amghar, un chercheur médiocre aux multiples visages qui est consultant au Ministère Suisse de la Défense. Plusieurs personnes qui ont répondu à ses questions se sentent dupées par le sociologue au vue des conclusions aberrantes de son livre avec lesquelles il a réussi à séduire les éditeurs islamophobes.

Amghar n’éprouve aucune gêne lorsqu’il débite les mensonges les plus effrontés pour lier les grandes références de l’Islam à la pensée Takfiriste. Dans son analyse charlatanesque sur le salafisme, il accuse l’Imam Ahmed Ibn Hanbal de rendre mécréants arbitrairement les musulmans:

« Selon l’Imam Ahmed, l’excommunication ne peut être prononcée que dans trois cas: l’abandon de la prière [3], la consommation de boissons fermentées et, ce qui nous intéresse davantage, l’introduction d’innovations blâmables (al-bida’a). » [4] 

Un sociologue français aurait donc, au XXIe siècle, découvert que l’Imam Ahmed Ibn Hanbal sortait les gens de l’Islam pour avoir consommé des boissons fermentées et pour avoir introduit des innovations blâmables, une primeur ! Un membre de l’Observatoire des Islamologues de France a contacté Samir Amghar pour lui demander dans quel ouvrage il a trouvé ce jugement très étrange de l’Imam. Sa réponse fut abasourdissante:

« Il me semble que ces éléments se trouvent dans al-Musnad et son livre sur les boissons. » [5]

Ah bon !? Dans al-Musnad de l’Imam Ahmed et dans son livre sur les boissons ? Vraiment ? Samir Amghar aurait mieux fait de ne pas réagir, car sa réponse prouve qu’il n’a jamais eu sous les yeux les références auxquelles il renvoie. 

Le « Musnad » de l’Imam Ahmed est un regroupement de hadiths prophétiques ordonnés selon les noms des compagnons qui rapportent les hadiths en question. L’Imam Ahmed n’y émet aucun avis juridique et ne se prononce nullement sur des sujets liés au Takfir (l’excommunication) ou au Tabdi’ [6]. Que Samir Amghar renvoie à cet ouvrage prouve uniquement qu’il a suffisamment d’insolence pour dissimuler ses fabulations mensongères par d’autres mensonges.

samir amghar

Quant à l’accusation d’excommunication pour raison de consommation de boissons fermentées, Amghar renvoie au « Livre des boissons » de l’Imam Ahmed, ouvrage que le sociologue franco-tunisien n’a, de toute évidence, jamais consulté, car on y déduit justement que l’Imam Ahmed ne rend pas mécréant les musulmans pour avoir bu des boissons fermentées. 

Pour l’Imam Ahmed, comme pour tout autre savant orthodoxe, l’excommunication ne peut se prononcer qu’en suivant les preuves législatives issues des textes religieux, comme le clarifie cette parole d’Ibn Hanbal:

« La personne ne sort de l’Islam que si elle commet du Shirk (polythéisme majeur) ou si elle rejette une des obligations divines en la contestant. Or, si elle délaisse cette obligation par négligence ou paresse, alors elle sera soumise à la volonté d’Allah, si Allah veut la châtier, Il la châtiera et s’Il souhaite lui pardonner, Il lui pardonnera. » [7]  

L’Imam Ahmed ne taxait donc pas d’apostats les musulmans qui buvaient des boissons fermentées ou qui introduisaient des innovations blâmables [8]. Il s’agit d’une allégation mensongère par laquelle Samir Amghar justifie sa thèse qui veut que les salafis et kharijis ont une idéologie commune [9]. 

En effet, les khawarij accusent d’apostasie celui qui commet un péché majeur (comme la consommation d’alcool ou l’introduction d’innovations). Pour eux, cette personne n’a plus un atome de foi dans le cœur. Cette croyance contredit celle des Sunnites pour qui la foi varie en fonction des œuvres de la personne ; si le musulman commet des péchés, sa foi baissera et s’il accomplit de bonnes œuvres, sa foi augmentera. 

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L’Imam Ahmed n’a donc jamais jeté l’anathème sur les musulmans qui commettent de grands péchés. C’est entre autres ce qu’explique Sheikh al-Islam Ibn Taymiya qui fut un des grands connaisseurs de l’œuvre d’Ahmed Ibn Hanbal:

« À plusieurs reprises, l’Imam Ahmed a déclaré de façon explicite que les musulmans qui commettent de grands péchés [10] ont toujours une (base de) foi en eux. » [11]  

L’acharnement d’Amghar à vouloir attribuer la croyance kharijite à l’Imam Ahmed est une ruse perfide qui est également déployée par le panthéiste de la Mosquée de Paris Dalil Boubakeur. Ce dernier a déclaré, à plusieurs reprises déjà, que « le problème de l’Islam radical » se trouvait dans l’école hanbalite. Les connaissances du médecin laïciste n’ont évidemment jamais dépassé celles de la médecine et des sciences occultes et divinatoires. 

Kareem El Hidjaazi

Pour découvrir le site des islamologues de France : www.islamologues-de-france.com

Rappelons les faits : 

Pour camoufler son accusation calomnieuse de « Takfir non justifié » portée contre l’Imam Ahmed, Samir Amghar a jugé bon de couvrir son mensonge par une autre contre-vérité dans laquelle il renvoie à des ouvrages de référence qui n’en sont pas et qu’il semble ne jamais avoir consultés. 

Il ne s’agit ici que d’une calomnie gratuite, parmi plusieurs centaines, qui sont facilement repérables dans les analyses de ce sociologue fabulateur [12]. 

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[1] Voir « Le Crime Islamologiste… »

[2] La classification des salafis que les islamologues ont calqué de Quintan Wiktorowicz est l’outil de propagande la plus explicite dans la campagne terminologique menée contre les musulmans orthodoxes.

[3] Les Compagnons du Prophète (sallallahu a’leyhi wa sallam)  étaient unanimes sur le fait que délaisser la prière est de la mécréance (Voir le ‘athar’ de Abdullah Ibn Shaqîq rapporté par Al-Tirmidhi (2622) et rendu authentique par Sheikh al-Albany). Celui qui abandonne la prière en rejetant et contestant son aspect obligatoire n’est pas musulman selon le consensus des savants. Il y a cependant une divergence sur la mécréance de la personne qui délaisse la prière par paresse et fainéantise.

[4] Samir Amghar, « Le salafisme d’aujourd’hui » p.17

[5] Le mail est visible en bas de cet article

[6] Le fait de rendre innovateur une personne.

[7] « Tabaqât al-Hanâbila » 1/343, Ibn Jawzi « Fadâ’il al-Imâm Ahmad » p.218

[8] À l’exception des innovations qui rendent mécréante la personne (« bida’a kufriyya »). Celles-ci sont reconnues par l’ensemble des savants.

[9] Thèse qu’Amghar tente de corroborer en calquant la classification de Quintan Wiktorowicz qui sépare les Salafis en « quiétistes, djihadistes et politiques » Voir « Wiktorowicz, le parrain de la mafia islamologue»

[10] NDT Il s’agit des péchés autres que le polythéisme et la mécréance majeure

[11] « Receuil de Fatawa de Sheikh al-Islam Ibn Taymiya » Vol.7, p. 257

[12] À suivre… incha Allah

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