« Le 10 mai 2014, écrivons toutes au Premier Ministre contre l’islamophobie »

Le matraquage médiatique des femmes musulmanes ne date pas d’hier. Pas une semaine ne passe sans stigmatisation des femmes voilées, de leur supposée soumission et leur soi-disant incapacité à décider par elle même.

Les femmes musulmanes, ayant décidé de leur propre chef de mettre en pratique les enseignements de leur religion, sont mises sur le banc des accusés et ne peuvent plus vivre comme citoyennes de leur plein droit. Elles doivent choisir entre leur foi et leur vie citoyenne; entre leur foi et leur études, entre leur foi et leur vie professionnelle. Ne parlons même pas des discriminations quotidiennes auxquelles nous faisons face tous les jours dans les commerces.

Comment peut-on en arriver à interdire à des femmes d’accompagner leurs enfants pendant les sorties scolaires? Quelle logique y a-t-il à mettre au monde des générations qui grandiront avec une rancune envers les institutions républicaines qui auront exclu leur mère de la société?

Nous sommes cartésiennes et nous pensons que toute action engendre une réaction supérieure ou égale. Vers quels résultats nous dirigeons-nous avec cette discrimination permanente et ce racisme à peine voilé?

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Peut-être que la vie dans les bureaux de Matignon et autres ministères vous met de fait dans une tour d’ivoire, mais je vous invite à cesser de regarder la caricature pour imaginer la réalité. Non les femmes voilées ne sont pas soumises. Oui elles étudient, détiennent des diplômes, savent décider pour elles-même et ne pas attendre qu’on vienne le faire à leur place. Les droits de la femme commencent par celui de disposer librement de leur corps et si elles décident de le couvrir, en quoi cela bouleverse-t-il la société ? En quoi le port d’un voile empêcherait la femme musulmane d’être reconnue comme n’importe quel autre citoyen de notre pays? 

Nous lançons cette campagne pour que cessent ces violences morales faites aux femmes musulmanes à travers les discours de nos politiciens, dévoués à légiférer contre le voile, mais incapables de redresser l’économie et d’empêcher l’enlisement du pays vers la pauvreté. 

Je me voile donc je suis. Je suis et je reste citoyenne. La plume des braves est plus indélébile que tous les mensonges réunis. Nous écrivons en colère contre cette injustice et nous nous mobilisons pour que soit brisé ce mur du silence.

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Ecrivez au Premier Ministre le 10 mai, écrivons notre colère, témoignons de ce que l’on vit avec politesse et sincérité :

Monsieur le Premier Ministre – Manuel Valls
Hôtel Matignon
57, rue de Varennes 75 700 Paris

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