L’ONU signale que les habitants de Centrafrique qui fuient les tueries dans ce pays arrivent au Cameroun affamés, et certains meurent de faim, après avoir marché six à sept semaines sans manger et sans eau potable.
« La situation est particulièrement alarmante », a déclaré une porte-parole du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Fatouma Lejeune-Kaba, au cours d’un point-presse à Genève.
Si auparavant les habitants quittaient souvent la Centrafrique en profitant des camions mis à disposition par les autorités tchadiennes pour évacuer leurs ressortissants, désormais la plupart font le voyage à pied, dans la brousse, un lieu quasiment impossible d’accès pour les travailleurs humanitaires.
Leur périple dure en moyenne six à sept semaines et se fait avec peu ou pas de nourriture, selon le HCR.
La Centrafrique s’est enfoncée dans un cycle de tueries interminable. C’est ainsi que chaque jour des civils musulmans sont massacrés, lynchés, démembrés par des milices chrétiennes.
Les civils, pour la plupart musulmans, fuient en grande majorité vers le Cameroun.
« Environ 80% des derniers arrivants souffrent de diarrhées, d’infections respiratoires ou de maladies comme le paludisme. Plus de 20% des enfants sont sévèrement malnutris », a déploré Mme Lejeune-Kaba.
« Beaucoup ont perdu des proches, qui sont morts de faim sur le chemin ou peu après être arrivés au Cameroun », a-t-elle poursuivi. Elle a cité le cas d’une femme, dont le mari a été tué par les miliciens chrétiens, et qui a perdu six de ses neuf enfants après avoir marché pendant sept semaines dans la brousse sans vivres.
Au total, quelque 44.250 personnes ayant fui les violences en Centrafrique se sont réfugiées au Cameroun depuis mars 2013, selon le HCR. Le pays abrite désormais plus de 130.000 réfugiés venus de Centrafrique.
