Birmanie : Les forces de sécurité impliquées dans le meurtre de musulmans

Dans le village de Du Chee Yar Tan proche de la frontière avec le Bangladesh, au moins quarante personnes de la minorité musulmane des Rohingyas, ont été tuées dans des circonstances non complètement élucidées, mais qui laissent penser à une implication des forces de sécurité locales, rapporte le New York Times.

D’après un rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU), l’attaque de ce village de l’Etat Rakhine, la nuit du 13 janvier 2014, constitue l’un des épisodes les plus meurtriers des violences exercées de longue date à l’encontre des Rohingyas en Birmanie.

Selon l’ONU, les 40 personnes hommes, femmes et enfants ont été tuées par des éléments des forces de sécurité locales et par des civils du groupe ethnique des Rakhines, la minorité rivale des Rohingyas, dont beaucoup adhèrent à une idéologie bouddhistes extrémiste.

Selon l’ONU, ce qui s’est passé le 13 janvier dernier à Du Chee Yar Tan est au contraire symptomatique de la violence croissante exercée à l’encontre des Rohingyas de Birmanie, une minorité estimée à 1,3 million de personnes.

L’enquête des Nations unies n’a pas été rendue publique. Elle fait notamment état de ce qu’ont découvert cinq musulmans qui se sont introduits en cachette dans le village après l’attaque, à savoir les têtes coupées d’au moins dix Rohingyas, retrouvées dans un réservoir d’eau et dont certaines étaient des têtes d’enfants.

Par ailleurs, d’après le rapport des Nations Unies, dans les heures qui ont suivi le massacre, des habitants de villages alentour ont aperçu des membres des forces de l’ordre rakhines emporter une vingtaine de corps dans des collines avoisinantes, probablement pour cacher leurs exactions. Immédiatement après l’attaque, 22 villageois traumatisés et blessés ont cherché de l’aide auprès de Médecins sans frontières.

Des dizaines de milliers de Rohingyas croupissent  depuis 2012 dans des camps, où leur sort n’a rien d’enviable : ils ne peuvent les quitter, pas même pour travailler.

Le président Thein Sein avait déclaré que la plupart des Rohingyas présents en Birmanie étaient des immigrés clandestins, quand bien même certains sont installés là depuis plusieurs générations. La solution qu’il préconisait était que les Nations unies organisent leur déportation hors du pays.

Trois enquêtes sur ce qui s’est passé dans le village de Du Chee Yar Tan sont menées par l’ONU.

Souhaitons que des plaintes soient déposées pour « crime contre l’humanité » afin que les coupables, notamment les forces de sécurité de ce pays soient punies.

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