Espagne – Manisfestations monstres dans 55 villes contre l’austérité, les banques et l’UE

L’Espagne a vu ce week-end ses rues se remplirent de centaines de milliers de manifestants et cela dans plus de 55 villes du pays.

Lors de ces grandes manifestations, les espagnols se sont mobilisés pour s’opposer à l’austérité imposée par « l’Etat, la finance, les Banques, le FMI et l’Union Européenne ».

Le système financier et bancaire est bien dénoncé là-bas comme responsable et les politiques comme des complices.

En effet, depuis la crise de 2008 le pays est entré dans une crise sans précédent. Pourtant l’Espagne était alors  désignée comme modèle par toutes les grandes banques ainsi que par tous les technocrates de Bruxelles. Le résultat de cette politique inspirée par la finance c’est aujourd’hui 25% de chômeurs officiels soit 6 millions de personnes, des baisses de salaires de 25 à 40%, 2/3 de la population sous la barre des 1000€ de salaire et à peu près 20% des gens sous le seuil de pauvreté.

A ce marasme économique se joint une politique d’austérité qui a cassé ce qui restait de « droit du travail » et une austérité qui finit de liquider tout le secteur public. La santé, le transport et l’éducation subissent des coupes budgétaires énormes ramenant l’Espagne des décennies en arrière … Les banques, elles, peuvent continuer leurs agiotages et être renflouées par le contribuable espagnol et européen quand leurs jeux en bourse ne réussissent pas … D’où le sentiment de révolte légitime. Il est à rappeler que l’Espagne est à la frontière … de la France.

Mais contrairement aux mouvements de gauche français, les manifestants n’ont pas hésité à désigner les responsables de cet état des choses sans ambages. Ainsi les slogans étaient clairs,  « Les dirigeants et banques sont des voleurs » et le message limpide  » On ne consentira pas passifs à un coup d’Etat de la Troïka (UE, BCE, FMI ), de la Banque et du gouvernement «  a déclaré le coordinateur général de la Gauche unie, Cayo Lara.

Nous nous joignons de tout cœur à cette protestation du peuple espagnol contre l’oligarchie financière et politique qui ambitionne de réduire les peuples en esclavages avec l’aide de gouvernements complices. En catalysant le discours sur l’islamophobie raciste ou laïcarde, l’extrême droite et l’extrême gauche française détournent en fait les français du vrai problème qui nous submergera tous. Ils sont en cela les complices du système libéral et financier en cédant à l’injonction des luttes horizontales stériles. Sans renier l’existence de problèmes ou de malentendus, on ne peut que constater que  la priorisation du combat est volontairement faussée.

S’il est vrai que s’exprimer ainsi paraissait déplacé il y a quelques années aujourd’hui ce discours n’a plus besoin d’être justifié : la réalité amère est sous nos yeux.

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